Ce nouvel an, nous brisons le statut d’invisibilité et affichons notre solidarité aux portes de l’enfer de Petrou Ralli

petrouRali

Centres de détentions, Petrou Ralli, comme toute prison, sont l’un des moyens dont l’État se sert pour écarter ceux qu’il ne peut ou ne veut pas assimiler et utiliser, pour punir ceux qui dérangent, pour donner l’exemple à ceux qui rêvent encore de vivre libre et dignement.

Là-bas les migrant.es sont emprisonné.es dans des conditions inhumaines sans contact avec le monde extérieur. Leur isolation totale de la société donne à leur geôlier la liberté de les abuser non-stop, physiquement et psychologiquement. Ils sont privés de nourriture, de soins de santé, d’information, de contact humain et de dignité de base. La dévaluation dont ils sont l’objet rend leur simple vie et existence jetable.

Les personnes emprisonnées et celles qui sont libres sont séparées par un mur et de quel côté on se trouve ne tient qu’à la chance – ou à la malchance – ainsi qu’aux résultats des manigances de l’État. Des centaines de prisonniers à l’intérieur de Petrou Ralli tombent sous les coups du même système d’oppression que nous qui seront devant les portes de ce trou la nuit de Mardi pour passer le cap d’une nouvelle année à leur côté.

Nous appelons à un rassemblement devant le centre de détention de Petrou Ralli la nuit de la veille du Nouvel An, mardi 31/12.

Pré-rassemblement Place St Annis à 23h30.

Accès via bus 838, Β18, Γ18 et 21 à partir d’Omonia.

Nous supportons aussi les appels pour un rassemblement devant la prison de Korydallos.

– Solidarité avec les migrant.es

– Personne n’est invisible, personne aux mains de l’État

– Jusqu’à la démolition de chaque centre de détention et chaque prison.

 
 

 

 

MANIFESTATION EN SOLIDARITE AUX MIGRANT.E.S ET LES ESPACES DE LA LUTTE CONTRE L’ÉTAT ET LE DÉVELOPPEMENT CAPITALISTE PLACE VICTORIA / 2 NOVEMBRE / 12h00

 
 
La population migrante se fait rabaisser et eliminer de tous côtés de sa vie. Pour échapper à la guerre et/ou la pauvreté, ils et elles marchent sur la route de l’asile par la mer et la terre, pour se retrouverdans les conditions misérables dans les camps de concentration comme Moria, où l’appauvrissement et la mort sont en général la seule voie pour elles et eux. Si ils ou elles survivent, c’est la guerre contre les flics qui les attend dans les quartiers où ils ou elles vivent et travaillent. Des meurtres et des tabassages dans les commissariats, des identifications et des arrestations qui mènent aux détentions de longue durée, des disparitions et des déportations. Au boulot, ils et elles se font exploiter sans aucune limite puisque ils et elles sont la partie invisible de la main d’oeuvre. Le sous-évaluation de leur travail s’accompagne d’une exclusion totale des infrastructures d’éducation, de santé et d’autres infrastructures générales. En même temps, l’industrie des ONGs, qui oeuvre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des camps de concentration, est une des plus lucratives et émergentes pour le capitalisme grec. Il y a un conflit constant entre les États grec et turc, à propos de qui captera le plus de fonds en tant que gardes du corps de l’UE. Dans ces conditions, les migrant.e.s résistent et se révoltent. Dans les villes, elles et ils s’alignent et s’organisent avec le mouvement de solidarité et trouvent réfuge dans ses infrastructures. Des infrastructures de solidarité comme les squats qui étaient les logements de centaines d’immigré.e.s, squats qui sont évacués, et leurs habitant.e.s transporté.e.s dans les enfers que l’État à créer. En général, les espaces de la lutte et de la solidarité, au-delà de couvrir et satisfaire un nombre énorme de leur besoins, fonctionnent aussi comme lieux d’organisation pour les opprimé.e.s et comme une tranchée substantielle contre l’état et le capital. Les endroits de lutte, soit des squats soit des espaces publiques,
 des villages ou des quartiers comme Exarchia, se sont opposés à la dégradation continue de nos vies et à la fondation d’un état policier. Commençant par le gouvernement de SYRIZA et continuant avec le gouvernement de la Nouvelle Démocratie, l’appareil du capitalisme et de l’État prévoit une reconstruction, promouvant toujours plus de plans de développement dévastateurs pour l’environnement ainsi que pour nos quartiers. Comme résultat, les mécanismes d’oppression attaquent sauvagement puisqu’ils comprennent que la population marginalisée des migrant.e.s en tandem avec les espaces de lutte et l’organisation de la population internationnale et opprimée sont un obstacle substantiel à la réalisation de leurs plans. Les intérêts commerciaux locaux et étrangers sont alignés avec les mécanismes de l’oppression, et c’est pourquoi on doit les opposer dans leur ensemble, en commençant par défendre les gens et les structures qui sont attaqué.e.s.
 
LUTTE COLLECTIVE SANS DISCRIMINATION NATIONALE 
CONTRE LA DÉGRADATION DE NOS VIES ET LE DÉPLACEMENT DE NOS CORPS
CONTRE L’ÉTAT ET LE CAPITAL
 
Le 2 novembre, nous appelons les camarades de Grèce et le monde entier à faire preuve de leur solidarité et de joindre leurs voix par des appels, des manifestations et diverses actions.
 
Assemblée ouverte des squats, collectifs, internationalist.e.s, migrant.e.s et solidaires.

MANIFESTATION EN SOLIDARITÉ AVEC LES MIGRANT.E.S ET ESPACES DE LUTTE CONTRE L’ÉTAT ET LE DÉVELOPPEMENT CAPITALISTE (cadre politique)

 
 
Quand tu es migrant.e…
 
Les migrant.e.s sont sous-évalué.e.s et attaqué.e.s dans tous les aspects de leur vie. Ils suivent le chemin de la migration pour échapper à la guerre, à la pauvreté et parfois par désir d’une vie meilleure. Les patrons et leurs États fomentent des guerres pour servir leurs objectifs politiques ou économiques – l’exploitation des ressources minérales, le développement de l’industrie des armes, le contrôle des zones géostratégiques. L’État grec en est un exemple concret ; avec ses alliés, il participe actuellement à des opérations de combat aérien en Afghanistan et avait également participé à l’invasion de l’Iraq en 2003, qui se poursuit à ce jour et a déclenché une résurgence du chaos de la guerre au Moyen-Orient. 
Au cours de leurs voyages, les migrants se heurtent à des régimes frontaliers meurtriers, dont les États ont renforcé le contrôle au cours des dernières années, fermant les passages sûrs et poussant les gens à emprunter des itinéraires encore plus dangereux. Souvent, ils sont obligés de remettre les épargnes de toute une vie entre les mains de réseaux de passeurs et risquent la noyade en raison de mauvaises conditions météorologiques ou de moyens de transport inadéquats. Des incidents ont été enregistrés dans lesquels la police des frontières a attaqué, repoussé ou, pire, coulé des bateaux de migrants. Et quand bien même ils réussissent à passer, les enfers de la Grèce, de la Turquie, de Chypre et de la Libye les attendent.
Initialement, les «hotspots» filtrent la population en collectant leurs données personnelles, puis en les catégorisant en fonction de leur nationalité et autres facteurs arbitraires. Le processus se termine par l’emprisonnement ou le confinement dans des camps de concentration gardés par la police et l’armée. Des milliers de personnes partageant des caractéristiques communes, telles qu’être migrant, le lieu d’origine et des situations économiques difficiles, s’entassent dans le même espace. Ces «structures d’hébergement» ont des caractéristiques racistes et classistes claires qui se reflètent le plus durement sur leurs conditions de vie. Des conditions telles qu’être loger dans des conteneurs en métal qui deviennent des fours virtuels en été ou dans des tentes détrempées et submergées en hiver, une nourriture inadéquate mais qui a pour avantage de maximiser les profits des entrepreneurs, et le manque de soins de santé de base et de médicaments au point de créer de graves risques d’infection ou d’épidémie. Le pire étant toutefois la perte de liberté, qui s’accompagne d’une détention à durée indéterminée, de contrôles constants et de restrictions des mouvement.
Le prochain test auquel les migrant.e.s sont confronté.e.s est la traque incessante que les flics leur mènent dans les quartiers où ils vivent et travaillent. Assassinats et passages à tabac dans les postes de police, contrôles d’identité et arrestations entraînant des détentions longue durée, disparitions et déportations. Nous n’oublierons pas le Nigérien Ebuka, torturé à mort à l’intérieur du commissariat de police d’Omonia en février 2019, ni les huit Algériens qui se sont retrouvés avec les jambes cassées aux mains des gardes fascistes au centre de détention de Petrou Ralli en 2018.
Au travail, ils et elles sont exploité.e.s jusqu’à n’en plus pouvoir, dû au simple fait qu’ils et elles constituent la classe de travailleurs la plus invisible. La dévaluation de leur travail s’accompagne d’une exclusion totale ou partielle des services d’éducation, de santé et des services publics en général. Le travail des migrant.e.s en Grèce évoque des pratiques similaires aux années 90, caractérisées par des salaires dégradants, le travail au noir et le terrorisme des employeurs. Les patrons profitent des migrant.e.s sans papiers pour pousser encore plus loin leur exploitation. Ils créent un état de peur en essayant de réprimer la résistance, par exemple en appelant les flics au moment de payer leurs salaires ou en maintenant un roulement constant d’employés. Et pour ceux qui ont des papiers, il y a toujours la tactique de l’employeur de Manolada.
La guerre contre les migrant.e.s est organisée par des patrons et des États qui utilisent des mythes intrinsèquement racistes et nationalistes pour maintenir et perpétuer l’exploitation. Par exemple, les médias grands publics cachent aujourd’hui le fait que depuis la mi-2015, le nombre de nouveaux migrants en Grèce n’est que de 60 000 et que leur nombre reste constant. Au lieu de cela, ils propagent toute la journée une propagande raciste, nationaliste et militariste avec des titres comme «invasion», «atterrissage» et «il n’y a plus de place». Pour nous, il ne s’agit évidemment pas d’une question de «place», car nous savons que dans nos quartiers et nos villes, il y a de la place pour tous les personnes opprimées et résistantes du monde.
Les camps de concentration, une industrie nationale
 
La poursuite de la politique du gouvernement précédent consistant à développer davantage le secteur des camps de concentration pour migrants, avec la création de quatre nouveaux camps dans la région de l’Attique, figure tout aussi haut dans les priorités de ceux qui sont actuellement à la tête de l’État. Une industrie nationale qui réalise des profits pour des entreprises privées (ONG), l’armée grecque (50% des migrant.e.s sont désormais sous la gestion de l’armée suite à l’accord interministériel Mouzalas-Kammenos), des patrons de la restauration, des trafiquants; c’est-à-dire des représentants proches du noyau interne de l’État.
Dans le même temps, le secteur des ONG, qui opèrent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des camps de concentration, est devenu l’un des secteurs les plus lucratifs et en expansion pour le capitalisme grec. Il existe un conflit acharné entre les États grec et turc au sujet duquel captera et tirera le plus profit des fonds de l’Union européenne destinés à la protection du peuple. 
En mars 2016, l’UE a décidé d’assigner à la Turquie le rôle de gardien en chef de sa future main d’œuvre et a signé le fameux accord UE-Turquie, tout en conservant d’autres accords avec la Grèce, l’Égypte, les chefs tribaux libyens et d’autres. Pour cette raison, nous pensons que la demande d’annulation de l’accord UE-Turquie concerne la concurrence entre États plutôt que notre lutte de classe.
Les politiques d’illégalisation et d’assujettissement mise en place par les États européens sont utilisées à travers le monde entier, par exemple par le capitalisme américain envers les travailleurs d’Amérique latine et par le capitalisme chinois après qu’il ait déclaré l’immigration interne illégale.
Résister et squatter comme moyens de résilience 
 
Face à ces conditions, les migrant.e.s résistent et se rebellent. Ils et elles protestent et mettent le feu aux enfers de Petrou Ralli, de Samos et de Moria ; ils s’échappent, occupent des autoroutes et des chemins de fer, ils campent aux frontières et se heurtent aux forces répressives de l’État. Et chaque fois qu’ils en ont l’occasion, ils quittent les camps de concentration pour retourner dans le tissu urbain, où ils construisent leurs relations à la fois dans divers contextes sociaux et sur le lieu de travail. Dans les centres urbains, ils exercent divers métiers et en viennent parfois à lutter pour défendre ces seuls moyens de survie, comme l’illustre la lutte commune des colporteurs d’ASOEE avec des étudiants anarchistes et antiautoritaires.
Ils utilisent et participent aux structures de solidarité du mouvement pour se loger et organisent leur vie en communautés sans contrôle terroriste de la part de l’État. C’est le cas de Spirou Trikoupi 15 Transito, de Spirou Trikoupi 17, des 2nd et 5th school, et du squat Oneiro, dernier expulsé, ainsi que des dizaines de squats expulsés par Syriza, tels qu’Azadi, New Babylon et Clandestina. Ces structures de solidarité étaient situées en plein cœur de la ville, à proximité des gens, des moyens de transport et de communication, des écoles et des services nécessaires aux migrants pour naviguer le dédale bureaucratique que leur impose l’État.
Les squats, les stekia (centres sociaux) et les espaces de lutte en général, sont des communautés multiethniques qui, en plus de loger les migrant.e.s, organisent des cuisines collectives, des centres médicaux, des distributions de vêtements et autres produits de première nécessité, des cours auto-organisés, des théâtres, des concerts et de la production de repas, ainsi que la collecte d’argent et de produits de première nécessité pour les prisonniers. Ce sont des communautés qui aspirent à être des refuges contre la violence domestique, le patriarcat et le contrôle économique et politique de l’État.
Au-delà des besoins quotidiens et des structures sociales, les squats, les espaces sociaux et plus généralement les espaces de lutte sont des lieux de rencontre et d’organisation pour des centaines d’opprimé.e.s, d’exploité.e.s et de personnes en lutte. Dans des squats tels que celui de GARE, récemment expulsés, ou Villa Amalias quelques années auparavant, ainsi que dans la majorité des occupations en Grèce, la voix des militants anarchistes-anti-autoritaires et la conscience de classe émergent et prennent forme. Dans ces espaces, des actions contre l’État, les intérêts capitalistes et patriarcaux sont planifiées et des initiatives et des collectifs voient le jour. La prolifération des squats reflète le rejet de l’institution de la propriété privée, alors que leur existence incarne ce rejet. Ils soutiennent et nourrissent l’idéal révolutionnaire qui proclame que les forces des classes populaires et marginalisées sont capables d’exproprier des bâtiments, d’occuper des territoires et de se construire une vie sans État, sans capital et sans patriarcat.
Les champs de la lutte sociale / de classe ne se limitent pas à la défense des squats et des espaces sociaux. Les places et les quartiers comme Exarchia, des endroits comme Lefkimi et Skouries, des écoles et des universités sont des endroits où les gens se battent contre des plans de développement désastreux et délimitent des lignes de défense contre les armées de l’État. C’est parce que les espaces de lutte constituent une barrière aux desseins capitalistes que l’État a toujours essayé de les supprimer et de discipliner nos propres corps. Les combattants frustrent les efforts des patrons et de l’État et laissent un héritage important pour la résistance de demain.
Croissance signifie Déplacement Sournois
 
D’Agrafa à Chania, du centre d’Athènes à l’île la plus lointaine, la machinerie capitaliste et étatique est en train de se réorganiser, promouvant des plans de développement extrêmement destructeurs pour l’environnement et nos quartiers. L’industrie des énergies renouvelables rase et déchire les montagnes pour construire des éoliennes, des projets pharaoniques qui dureront quelques années avant de devenir une foutaise dans un paysage mort. Des chantiers comme le barrage sur le fleuve Acheloos  menaçant d’éradiquer un village entier. D’énormes perceuses creusant des plaies profondes dans la terre et la mer pour absorber davantage de combustibles et de minéraux.
Au-delà du pillage de la nature, une grande partie de la société est menacée par la transformation lente de nos quartiers en stations touristiques. Le phénomène AirBnB, ainsi que les intérêts matériels des propriétaires font monter les loyers alors que les salaires sont maintenus au minimum. Ces nouvelles conditions nous empêchent de faire face aux pressions financières et nous sommes obligés d’abandonner nos quartiers. Le coût de la vie augmente et notre avenir professionnel est réduit à être un galérien au service du tourisme, sans même pouvoir vivre dans les quartiers où nous travaillons. Avec le soutien et la participation sans faille de la municipalité d’Athènes et des institutions locales de chaque région, nos quartiers deviennent des produits publicitaires et sont la proie de l’appétit insatiable des grands et petits patrons. Dans le même temps, l’état régalien renforce la protection de la circulation des marchandises et donne aux hommes d’affaires et aux consommateurs un sentiment de sécurité. De la ville à la campagne et des îles à la montagne, tout le pays est un chantier de construction et un centre de consommation.
Un plan global de répression étatique et de développement capitaliste exige que nous acceptions et normalisions le pouvoir de la police et le niveau de vie que les patrons veulent nous imposer.
 
En ce qui nous concerne
 
Face à ça, nous répondons que la classe des opprimé.e.s et des personnes en lutte peut vivre et organiser sa vie sans l’oppression et l’exploitation de l’État, du capital et du patriarcat. Organisé.e.s collectivement en communautés, en assemblées de quartier et syndicats populaires, avec des structures de solidarité et d’autodéfense, nous pouvons tirer parti de multiples forces, résister et freiner les machines de la soumission sociale. N’oublions pas que tout le pouvoir et le savoir sont aux mains des exploité.e.s et que, combinés au désir de créativité et de liberté, nous pouvons viser la lune.
– LUTTE COMMUNE DES LOCAUX.ALES ET MIGRANT.E.S SANS DIVISION NATIONALISTE 
– TOLÉRANCE ZÉRO POUR LES CAMPS DE CONCENTRATION, DES PAPIERS POUR TOUS LES MIGRANT.E.S
– CONTRE LA DÉVALUATION DE NOS VIES ET LES DÉPLACEMENT DE NOS CORPS 
– CONTRE L’ÉTAT, LE CAPITAL ET LE PATRIARCAT, POUR LA LIBERTÉ SOCIALE ET LA LUTTE DES CLASSES 
 


 

SUR L’ENLÈVEMENT DES ENFANTS IMMIGRÉ.E.S DES ECOLES AU QUARTIER D’EXARCHIA

 
 
Tôt dans la journée du lundi 23/09/19, le gouvernement de la Nouvelle Démocratie a évacué une squat de migrant.e.s, encore. Cette dernière évacuation s’ajoute à nombreuses autres précédentes que le gouvernement SYRIZA avait lancées, qui ont visé beaucoup de squats pour migrant.e.s,comptant beaucoup d’enfants parmi les habitant.e.s «enlevé.e.s». Ces enfants, bebés, bambins, élèves du primaire et ados étudiaient jusqu’à hier avec nos enfants aux écoles locales, jouaient avec elles et eux dans les parcs et sur les places et elles et ils développaient des relations avec la communauté locale. Maintenant elles et ils sont dispersé.e.s dans divers camps de concentration du pays ou dans les rues, sans accès aux aménagements basiques, et quelques uns d’entre elles et eux peuvent même être sous la menace de la déportation.
 
Au même instant, le quartier d’Exarchia,et depuis plus d‘un mois, fait penser à un territoire occupé par tout type de forces répressives postées jour et nuit dans les rues et places de la zone. Chaque matin, en route pour le boulot, l’école, et même pendant le marché du samedi, on se trouve face aux brigades armées de la police antiémeute (MAT et OPKE). Il y a une tentative de consolider les forces de la police comme normales au niveau locale tandis qu’en même temps les gens du quartier sont exclu.se.s de là et forcé.e.s de s’adapter à la nouvelle situation. La «normalité» de la répression accompagne la «normalité» de la misère quand tout développement est construit sur la fondation de nos vies déjà dévaluées.
 
Dans les années récentes, les écoles à Exarchia, après plein d’efforts par des enseignant.e.s et beaucoup de parents aussi, ont cherché à offrir une perspective pour l’inclusion des enfants immigré.e.s dans la communauté locale. Leur enlèvement violent de leur quartier, école et milieu social ne cible pas juste ces enfants mais aussi les enfants locales et locaux qui restent. Quand un matin ton ou ta camarade de classe n’est plus à ton côté au bureau et tu apprends qu’on l’a pris.e à un camp de concentration, on te pousse en fait d’accepter que ce.tte camarade comme immigré.e et squatteur ou squatteuse était illégal.e et criminel.le. On t’invite à accepter la practice fasciste de la ségregation raciale et du racisme comme normale, à un age fragile où les expériences et les situations sont la base solide à propos de ton évolution comme personne. La lutte commune des enseignant.e.s, des parents et des élèves au quartier d’Exarchia pour inclure les enfants immigré.e.s dans la société locale doit poser un exemple qui transcende les bornes d’Exarchia et soit un guide pour les enfants autour du monde, puisque c’est eux et elles qui sont sur le point de changer le futur, contestant en pratique le racisme et l’intolérance. C’est cette perspective de contestation que l’état essaie d’arracher par tous les moyens, avec les attaques constantes aux élèves immigré.e.s et aussi avec l’évacuation des squats et tout type d’interventions violentes avec le but de déplacer les habitant.e.s d’un quartier entier et les remplacer avec des consommatrices et consommateurs, des touristes et des individus des hautes classes.
 
De notre point de vue, ces attaques font partie de l’attaque éteindue et multidimensionnelle qu’on subit, qui a le but de transformer le territoire entier à un territoire facilement exploitable par le capital domestique et étrange. L’implementation de cette conversion exige la discipline des travailleurs et travailleuses, des chômeurs et chômeuses, des élèves, des étudiant.e.s, des immigré.e.s, des femmes et LGBTQI+, l’emprisonnement de celles et ceux qui rebellent et la militarisation de l’éspace publique. On a l’intention de répondre à cette attaque par tous les moyens.
 
On était enchanté.e.s et content.e.s de lire les annonces de quelques associations des parents dans la région, comme aussi de quelques enseignant.e.s qui se sont publiquement opposé.e.s à l’enlèvement des élèves immigré.e.s des écoles d’Exarchia. On croit que quand tels crises fascistes apparaissent, tout le monde, les parents, les enseignant.e.s, les élèves doivent prendre position pas seulement à Exarchia mais dans toutes les écoles et quartiers.
 
Assemblée ouverte des squats, collectifs, internationalistes, migrant.e.s et solidaires
 
 

QUAND ON EST MIGRANT, LA GRÈCE, L’EUROPE, C’EST ÇA :

Si tu es migrant.e en Grèce tu sais déjà probablement à quel point la vie dans ce pays est difficile pour celles et ceux qui ne sont pas né.e.s ici. Tu sais que pour arriver aux frontières européennes – et échapper à la pauvreté et à la guerre établies en Asie et en Afrique par les petits et les grands patrons – il faut mettre en danger sa propre vie. Et que celles et ceux qui parviennent jusqu’en Europe ne sont pas traité.e.s par le pouvoir et ses gouvernements comme des personnes dans le besoin et sont à la place incarcéré.e.s dans des camps et des prisons, sans nourriture, médicaments, chauffage, éducation et liberté de circuler.
Celles et ceux qui réussisent à sortir des camps et des prisons vivent dans la peur. Ils s’inquiètent constamment pour leurs papiers, sans savoir quand la police va les arrêter dans la rue pour un contrôle – voire un passage à tabac, une arrestation ou une déportation. Celles et ceux qui trouvent du travail exercent les emplois les plus difficiles sans assurance et pour bien moins d’argent que les autres. Ils sont souvent confrontés aux humeurs meurtrières des fascistes et des racistes. Leurs enfants ne sont pas traités à égalité avec les autres enfants à l’école. Ils n’ont pas la sécurité et les droits que chaque être humain devrait avoir.
Les mesures étatiques–de tout Etat capitaliste – qui concernent les migrants rentrent dans le cadre plus générale d’une stratégie qui vise à s’en prendre à toutes celles et ceux qui font partie des classes oppréssées. Même celles et ceux qui sont né.e.s ici – ou qui sont dans ce pays depuis des années – vivent une réalité de plus en plus asphyxiante. Ils éprouvent des difficultés à vivre dignement dans les conditions qui leur sont «proposées ». Leur travail est de moins en moins bien payé, le prix élevé des loyers les chassent de leurs quartiers, et ils trouvent sans cesse la police face à eux lorsqu’ils essayent de s’auto-organiser pour obtenir des meilleurs conditions de vies et plus de libertés. Ils ont de plus en plus le sentiment de ne pas avoir le contrôle de leurs vies.
Ces derniers temps, le gouvernement de Nea Democratia, dans la continuité du gouvernement précédent Syriza, a décidé de fermer violemment plusieurs squats où vivaient principalement des migrants, dans le quartier d’Exarcheia. Bien que ces bâtiments étaient vides depuis des années et n’étaient utilisés par personne, le pouvoir et ses flics les ont évacués, jugeant que celles et ceux qui voulaient s’organiser, lutter et résoudre collectivement leur problème de logement représentaient une menace pour la « sécurité nationale » ainsi que pour les patrons. Ils ont transférés leurs résidents dans des camps de concentration et des prisons et ils ont expulsés leurs enfants des écoles du quartier. Pour empêcher que les gens retournent dans ces maisons, ils ont remplis les rues du quartier de policiers armés afin d’intimider aussi bien les locaux que les migrants vivant encore dans cette zone.
Nous faisons tous face aux mêmes obstacles, que l’on soit travaill.eur.euse.s, chôm.eur.euse.s, loc.aux.ale.s, migrant.e.s de tous pays, avec ou sans papier. Nous voulons mettre un terme aux aggressions de l’Etat à notre encontre à tous. Nous voulons nous organiser et agir, en dehors des réseaux de partis politiques et de tout autre type de profit. Nous voulons soutenir les squats et tous les lieux où les gens se rencontrent et trouvent des solutions collectives à leurs problèmes et luttent. Nous voulons mettre un terme à l’oppression avant que toute la ville ne soit envahie par l’armée et la police. Les migrant.e.s qui sont enfermé.e.s dans les horribles camps de concentration comme ceux de Moria ou de Samos se revoltent déjà. Dans ces combats ils nous trouverons à leur coté. La réponse à ce qui se passe doit être donnée par nous tou.te.s parce que c’est le seul moyen d’arrêter la peur et de prendre le pouvoir ; uniquement ainsi nous pouvons resister.

NOUS TENONS BON ENSEMBLE, NOUS NOUS BATTONS ENSEMBLE
CONTRE LA DEVALUATION DE NOS VIES
LUTTE COMMUNE SANS DIVISION NATIONALE
CONTRE L’ETAT ET LES PATRONS

MANIFESTATION SAMEDI 2 NOVEMBRE A 12H00, PLACE VICTORIA